Cet article fait suite à  Hébergeurs et Noms de domaine: bien choisir et s’en protéger (4)

PARTIE II – OÙ ACHETER SES NOMS DE DOMAINE

Nom de domaine hors pack d’hébergement

terrain a batir

Construisez votre site sur le NDD, pas l’inverse. Laissez-le indépendant.

Le nom de domaine (NDD), c’est votre réelle propriété. Le terrain à bâtir pour votre site. L’hébergement peut varier cent fois, le nom de domaine, lui, reste fixe.

Sommaire du dossier

Partie I – Les plans d’hébergement de sites web et blogs

  1. Introduction – quelques définitions
  2. La politique de sur-utilisation
  3. Le « tout illimité » en mutualisé
  4. Financer son abonnement par la pub
  5. Suspension du service pour défaut de paiement
  6. Les packs mutualisés
  7. Attention aux revendeurs
  8. un seul interlocuteur pour tout
  9. Points à vérifier
  10. Quelle formule choisir?
  11. En cas de litige et prévention

Partie II – Registars et noms de domaine
Partie III – Conclusion et Un hébergeur pour WordPress

CONSEIL : NE JAMAIS ACHETER VOTRE NOM DE DOMAINE CHEZ VOTRE HÉBERGEUR.

(le soulignage en rouge est demandé par Aphrodite, un des commentateurs de ce blog, j’acquiesce car il a raison, c’est très important)

Un nom de domaine est votre propriété. On ne peut d’ailleurs pas modifier le nom du propriétaire sans l’accord de celui-ci et c’est un service payant (une trentaine d’euro). Donc faire attention au moment de l’enregistrement. La société mandatée pour l’enregistrement d’un nom de domaine s’appelle un Registrar. La plupart des hébergeurs sont aussi des Registrars, mais pas toujours. L’hébergement de votre site web est donc une opération totalement indépendante de l’enregistrement de votre nom de domaine. Mais pour des raisons commerciales, les hébergeurs vous proposent de vous enregistrer au passage. Ce n’est pas obligatoire et plutôt déconseillé.

Je sais, c’est facile et alléchant, mais ne profitez pas d’un pack tout compris, hébergement + nom de domaine. Si le pack vous en offre un, ajoutez-le plus tard. Utilisez-le par exemple pour réserver une autre extension de votre NDD (nom de domaine). Exemple : monsite.com est votre domaine principal, prenez dans votre pack un monsite.net. Une adresse que vous n’utilisez pas, mais qui protège votre nom pour une autre extension.

Car il faut tenir compte d’un éventuel litige avec votre hébergeur ou d’un déménagement vers un autre hébergeur. Certains n’hésitant pas à totalement bloquer votre site et sans avertissement. Parfois c’est pour un petit défaut de paiement pour l’un de vos services qui se répercute sur l’ensemble de vos services. Ou pire, votre site est populaire, il consomme donc beaucoup. Sur un hébergement mutualisé ça revient trop « cher » à l’hébergeur. Aussi il va tenter de vous obliger à prendre un plan supérieur, parfois tellement supérieur que c’en est risible. Et quand vous ne pourrez plus avoir accès à votre interface pour régler la situation ou sauvegarder votre base de données pour aller migrer ailleurs, il sera trop tard. Donc… soyez prévoyants. Ou soyez absolument certain de ce que vous faites avec votre site. Autrement dit, pour la majorité d’entre vous ce ne sera pas possible.

Tenir compte aussi, simplement, de votre besoin ou envie de changer d’hébergeur. Si votre nom de domaine est compris dans le pack, vous serez obligé d’effectuer un transfert. Ce peut être long et pas facile pour un néophyte. Pas seulement pour un néophyte. Quand je dois effectuer un transfert pour un client, je dois toujours relancer la procédure, vérifier, causer avec un technicien, ça ne se passe jamais simplement. Alors que si votre nom est réservé ailleurs, il suffira, en tous temps, d’indiquer l’adresse de votre hébergeur à celui-ci. Dans le jargon technique, on parle de renseigner les DNS de l’hébergeur. Et ceci n’est pas compliqué, bien moins que se coltiner un transfert.

Par ailleurs, quand vous réservez un nom de domaine chez votre hébergeur, en fait vous leur confiez la gestion technique (sans qu’il y a ait gestion pour autant) et parfois plus. Chez certains, il est impossible de migrer son nom sans payer lourdement ou sans vous mettre de gros battons dans les roues.

PRIVACY WHOIS

Le Whois, c’est ce qui permet d’afficher tout ce qui concerne votre nom de domaine sur Internet. C’est public. Faites le test pour connaître les détails de ce qui vous concerne.

Votre nom, prénom, adresse, téléphone, email, hébergeur, date création du site, sont ainsi livrés en pâture au monde entier. Obligatoire pour une société, il convient de préserver les données d’un particulier. On appelle ça un privacy whois. Tous les hébergeurs n’offrent pas cette option ou vous la font payer, et dans ce cas aussi cher que le prix du NDD. Je sais qu’il y a des recommandations de l’Internic qui disent que normalement c’est théoriquement interdit. Mais concrètement, c’est plus que possible. A vous de voir.

Où ACHETER ET POUR QUELLE EXTENSION

En France, voire en Europe, il y a peu de choix pour obtenir le service de la confidentialité. Je n’ai trouvé que OVH et Amen pour le whois privé et c’est gratuit. Je ne fais pas grand cas de Amen, donc pour moi il n’en reste plus qu’un…. Pour les domaines en .fr, c’est toujours privé car c’est l’Afnic qui gère cette extension et en a décidé ainsi. Ailleurs, il y en a d’autres. Voir plus bas.

Il faut aussi tenir compte de l’ensemble des services. L’achat d’un nom de domaine doit vous permettre un total contrôle : gestion des DNS, changements des contacts, emails.

Pour réserver un nom de domaine européen francophone (fr, be, eu,…), choisissez un Registrar européen. Je vous suggère OVH si le whois privacy est important pour vous. Si pas important, Bookmyname est le moins cher. Bien entendu vous pouvez aussi y réserver les noms génériques (com, net, org, etc).

OVH propose avec votre nom de domaine un pack de 2 giga qui ne sert à rien pour un site dynamique mais peut héberger un site web statique sans souci. Genre un petit site vitrine en html. Et aussi la possibilité de recevoir des fax. Commercialement et techniquement je n’ai pas vu mieux en France. Autrement dit, pour 8 euro par an, vous n’avez pas besoin d’hébergement pour un site statique.

QUELQUES REGISTRARS POUR VOS NOMS DE DOMAINE

Prix basé sur les extensions génériques (com, net, org…), hors promos temporaires et TTC. Pour les extensions européennes, pas trop le choix si on veut éviter un prix exorbitant.

Avec whois privé:

MYHOSTING 6,32 € (américain) 11,17 FR

OVH 7,16 € à 8,36 € (français) +2G espace hébergement pour site statique

NETFIRMS 9 € (canadien)

FASTVISION 9,32 € (britannique)

NEXX 10,43 € (canadien)

AMEN 14,35 € (français) +2G espace hébergement pour site statique

Sans whois privé

BOOKMYNAME 7,16 €

PHPNUX 8,36 €

1&1 8,36 €

WESTHOST 9 € ou 6,83 €/an si vous payez dix ans d’un coup.

Ou 7,46 € si achat de 10 NDD et extension de la durée déjà achetée ailleurs.

Godaddy : Intéressant si vous achetez plus de 5 NDD dans les extensions génériques. A ce moment-là vous profitez du Whois privacy. Mais aussi de tarifs dégressifs.

Les hébergeurs américains : A considérer pour toutes vos extensions génériques : .com, .net, .org, .biz,.info et surtout si vous avez beaucoup de noms de domaine. Ils pratiquent des tarifs dégressifs.

Les hébergeurs européens : Beaucoup moins cher pour les extensions européennes.

ADDON DOMAINE

Qu’est-ce que c’est ? La liberté et la simplicité. Il s’agit de domaines compagnons. Il permet le multidomaines sur un même hébergement. A ne pas confondre avec le multisites, comme chez OVH, qui est une façon différente techniquement d’avoir plusieurs sites sur le même hébergement. Préférez toujours un hébergement qui offre le multidomaines et le Addon. Il vous permettra d’installer plusieurs sites web sur le même pack avec facilité et rapidité.

Puisque vous avez acheté votre nom de domaine ailleurs (au pluriel aussi), vous pouvez donc le faire pointer vers votre hébergement. Certains hébergeurs n’ont pas réellement de gestion en Addon mais permettent de faire la même chose. C’est techniquement (et commercialement) beaucoup moins souple mais possible. C’est ce qui est renseigné dans votre pack sous la forme « nombre de domaines ». Soyez vigilants sur ce point si vous comptez ajoutez plusieurs sites à votre hébergement. Les hébergeurs qui proposent le Addon ont une console un peu comme sur les serveurs dédiés, de type cPanel, WebMin ou Plesk, qui permettent d’ajouter en quelques clics vos NDD et donc d’installer ou transférer vos autres sites.

PANNEAU D’ADMINISTRATION POUR LES NDD

Sauf pour Bookmyname qui ne fait que ça, en général le panneau est celui d’un hébergeur… sans hébergement.

PANNEAU D’ADMINISTRATION DES HÉBERGEURS

Attention, ne confondez pas l’interface de votre compte chez votre hébergeur et la console d’administration technique. Bon, parfois il n’y a pas de distinction et c’est bien ennuyeux. Dans le genre, je déteste l’interface chez phpNux et OVH. Elle sont peu intuitives, il faut cliquer à mille endroits pour trouver son chemin. Et une fois trouvé, ça reste compliqué. Je ne parle même pas de Amen (une pure catastrophe, je dirais pire si je ne devais me soucier d’un procès pour diffamation). Celle de 1&1 est non conforme mais convient bien aux néophytes qui la trouvent facile. Celle de Infomaniak est précise et originale. Celles de tous les hébergeurs américains et canadiens fonctionnent en mode cPanel, ce que j’apprécie énormément pour la clarté et la gestion complète sur tous les plans. Mais les néophytes n’aiment pas ça car c’est plus « technique ». L’interface client est en anglais, mais le cPanel peut être en français. C’est le cas de Maven, sauf que chez eux elle n’est pas complète, on a pas accès à toutes les options pour faire du développement, ce dont les utilisateurs lambdas se fichent royalement. Mais tout ça, si c’est seulement pour gérer un nom de domaine, passez outre mes remarques car tout ce que nous avons à gérer ce sont les DNS.

COMMENT AJOUTER UN NOM DE DOMAINE EXTERNE CHEZ SON HÉBERGEUR

1) Acheter (enregistrer) un nom de domaine chez un Registrar (ou un hébergeur).

2) Attendre le mail de confirmation pour se connecter.

3) DNS (système noms de domaine) : Retrouvez le mail de votre pack d’hébergement (pas celui du domaine donc) pour avoir les données techniques. Si vous ne l’avez pas encore fait, notez tout sur une grande feuille. Cherchez là-dedans les deux lignes qui renseignent vos DNS. Si vous l’avez égaré, connectez-vous chez votre hébergeur et cliquez sur la gestion des noms de domaine puis cliquez sur DNS. C’est l’adresse physique du serveur de votre site. Il faut dire à votre nom de domaine où il se trouve.

4) Connectez-vous (dans un autre onglet de votre navigateur) chez le Registrar ou l’hébergeur chez qui vous venez d’acheter votre NDD. Trouvez la partie DNS. Il y a deux lignes, un serveur primaire, un serveur secondaire. Insérez les deux lignes au bon endroit (le DNS primaire pour le serveur primaire, le DNS secondaire pour le serveur secondaire). Dit comme ça vous êtes effrayés, mais c’est vraiment tout ce qu’il y a à entrer. Maintenant votre Registar sait où se trouve physiquement votre ou vos sites web.

5) Chez votre hébergeur (où se trouve votre hébergement), on va ajouter un site web, votre nom de domaine. Cliquez sur Addon Domaine ou Domaine compagnon. Entrez uniquement le nom de domaine, sans le http ni www. Par exemple lashon.fr est mon nom de domaine. En principe le reste est automatique… Il faudra choisir un mot de passe, qui correspond à l’accès FTP. Le site web est visible dans un sous-dossier du même nom dans public_html. Notez que votre site web principal se trouve toujours directement dans public_html, ce n’est pas possible ou souhaitable de changer ça. Tandis qu’un site ajouté est dans un dossier.

Exemple : j’achète un hébergement avec un nom de domaine gratuit, lashon.net. Il se trouve dans public_html. Je m’en fiche complètement, je ne l’utilise pas pour le moment. Mon blog est lashon.fr. Je clique sur Addon, j’entre lashon.fr qui se retrouvera dans le dossier public_html/lashon.fr. Ne mettez rien dans www si vous voyez que vous avez aussi un public_html. Le dossier www ne convient que pour les panneaux qui n’ont pas de Addon, comme chez OVH et 1&1. Je peux ensuite faire pointer mon nom de domaine gratuit vers le dossier lashon.fr, voire vers un autre … hébergeur.
6) Attendre quelques minutes à 24 heures selon l’hébergeur, pour la propagation des DNS. (Deux minutes à quelques heures chez Westhost, et de 4 h à 24h ailleurs…)

Chaque site web et nom de domaine possède ses propres données techniques : FTP, mot de passe, base de données etc. Tout est plus clair.

Bon, on peut donc ajouter autant de sites web que l’on veut, pour autant que vous ayez la place qu’il faut et que la somme de tous vos sites web n’excède pas en consommation de charge ce que votre hébergeur permet. Mais ce qu’il y a de bien avec un Cpannel est qu’il y a un endroit pour le vérifier. Bref, vive les hébergeurs qui vous offrent un Cpannel et le Addon (la plupart des hébergeurs américains et canadiens). Si vous en connaissez d’autres parmi les européens, témoignez, merci. Je parle du mutualisé bien sûr, sinon ça va de soi.

Et ailleurs ? S’il n’y pas de Addon ?

La procédure ressemble mais n’est pas automatique. Mettons, pour exemple que votre hébergeur soit 1&1 et vous avez un pack qui inclut votre nom de domaine. Vous souhaitez migrer votre nom de domaine chez OVH en laissant votre site chez 1&1. Ou bien vous voulez ajouter un nom de domaine à votre pack chez 1&1. Donc vous achetez le nom chez OVH. Chez votre hébergeur 1&1, si vous cliquez sur votre nom de domaine, à la partie DNS vous voyez ceci :

Serveur DNS Primaire : ns61.1and1.fr (et IP 195.20.224.158)

Serveur DNS Secondaire : ns62.1and1.fr (et IP : 212.227.123.79)

Il faut donc simplement récolter les DNS renseignés chez OVH où se trouve désormais votre nom de domaine. Soit quelque chose du genre : dns10.ovh.net et ns10.ovh.net.

Vous retournez chez 1&1, à gestion de domaine. Si vous n’avez pas encore ajouté le nom, il faut d’abord le faire en refusant évidemment le transfert. Une fois qu’il apparait dans la console, vous cliquez sur modifier les DNS. Dans le serveur primaire vous indiquez le dns du serveur primaire chez OVH, et dans le serveur secondaire le serveur secondaire… C’est tout, absolument tout.

QUE FAIRE SI JE POSSÈDE UN NOM DE DOMAINE AU MÊME ENDROIT QUE MON HÉBERGEUR

Trouvez un Registrar qui vous convienne et faites un transfert vers celui-ci. Ensuite faites comme ci-dessus, renseignez là-bas les DNS de votre hébergeur. Pour tout transfert de domaine, vous aurez besoin du code d’autorisation. Il commence par le nom de votre hébergeur suivi d’une série de chiffres. Selon la compagnie de votre hébergement, ce code est renseigné directement dans les coordonnées de votre nom de domaine à la section DNS, ou il faudra le demander par mail. Notez qu’au moment de l’achat vous pouvez directement entrer les DNS de votre hébergeur, ce qui vous permet d’éviter une coupure d’accès à votre site. Mais attention, la procédure est ultra simple ssi vous respectez un certain ordre comme suit.

Pour un transfert de nom de domaine sans migrer votre site web :

Trouvez le code d’autorisation du NDD. Achetez le NDD chez un autre Registrar. Laissez-le d’abord le créer dans son interface, attendez le mail de confirmation d’achat avec les données techniques. Ensuite seulement, connectez-vous (une demi-heure après max), cliquez sur la gestion des DNS et renseignez ceux de votre hébergeur. Ainsi, vous vous fichez du temps que ça prend, les DNS sont d’ores et déjà paramétrés vers votre hébergeur actuel et il n’y a pas de coupure.

EN RÉSUME

Achetez votre ou vos noms de domaine ailleurs que dans votre pack d’hébergement.

Ajoutez vos domaines chez votre hébergeur.

Garez le nom gratuit, ou utilisez-le comme espace test, ou faites le pointer vers votre site principal.

Si c’est trop tard, transférez votre nom de domaine principal ailleurs.

Si vous possédez beaucoup de domaines à faire migrer genre plusieurs dizaines voire une centaine, profitez des formules dégressives comme chez Westhost ou Godaddy (par exemple).

Ais-je oublié quelque chose ?

A suivre, la conclusion pour un hébergeur idéal avec WordPress.Si vous voulez participer à cet article j’en serai ravie. Écrivez moi vite.